Deutz Intrac 2003, engin lunaire
30 juin 2014

Parmi les concepts de tracteurs particuliers, Deutz proposera l’Intrac 2002 à partir de 1972. En 1974, il est remplacé par le 2003, un peu plus puissant. Malgré des atouts intéressants et le fait d’avoir une cabine à l’avant ce qui est unique, l’Intrac restera une légende presque avortée à cause de mauvais choix techniques.

Nous vous présentons aujourd’hui la brochure commerciale de la deuxième version de l’Intrac, c’est-à-dire peint en vert clair et dont le moteur est plus puisant que le modèle initial, puisqu’il s’agit d’un 4 cylindres de 60 ch DIN de 3 768 cm³, issu globalement du 55 06. La première version de l’Intrac, le 2002, devait se contenter du moteur du 50 06 un petit trois cylindres de 2 826 cm³ qui s’avérera bien poussif pour l’usage que l’on attendait de l’engin. Ce fut la première erreur stratégique de Deutz. Alors que presque en même temps, Mercedes présente son premier MB trac 65/70 de la catégorie des 65 ch, Deutz en resta à un moteur vendu pour 51 ch DIN. Une puissance bien faible pour une utilisation montagnarde en dévers où la réserve de puissance est souvent la bienvenue dans des coteaux, ou pour tracter un ensemble faucheuse faneuse. Il en est de même pour l’utilisation en plaine où un combiné Rau Combi de 3 m et un pulvérisateur à cuve de plus de 1 000 l mettront à genoux le moteur. Car ne l’oublions pas, la vocation première de l’Intrac est bien sa polyvalence avec du matériel positionné à l’avant, à l’arrière et au-dessus de l’essieu arrière.
Comme souvent chez Deutz, la brochure est de présentation sobre et sans fioritures, mais la mode est de plus en plus aux slogans accrocheurs, voire racoleurs, et le constructeur allemand se vante de proposer un engin « conçu par des spécialistes pour des spécialistes ». Sur un point au moins, Deutz ne se trompe pas, l’Intrac est bien un tracteur que l’on peut qualifier de « spécial ». Sa polyvalence est mise en lumière par la présence d’une faucheuse frontale et d’une autochargeuse vrac Fahr, partenaire de Deutz, avec Rau Combi pour les développements des matériels spécifiquement adaptés à l’Intrac. Il est évident dans cet attelage que l’avantage de l’Intrac est là. La visibilité ne peut être meilleure, l’Intrac est parfait pour l’alimentation quotidienne en élevage comme le font souvent les Allemands. Autre particularité de ce concept : il est présenté en 4 roues motrices qui sera la version la plus courante, car les petites roues avant sont peu compatibles avec des charges lourdes à l’avant. Ajoutons le fait qu’au début des années 70, le relevage avant est encore rare, alors qu’il est de série sur l’Intrac. Toutefois, la prise de force avant, si elle est un atout, devient un problème sur l’Intrac, celle-ci tournant uniquement à 1 000 tr/min, ce qui est peu logique pour un tracteur de 50/60 ch. Erreur stratégique de la part de Deutz ! Par ailleurs, dans le programme de développement de l’Intrac, Deutz initiera l’utilisation du triangle d’attelage automatique d’origine danoise Weiste-Accord. Ce dispositif, dans le même esprit que le gain de temps du fait de la réduction du nombre de passages, permettait également un gain de temps lors des attelages-détellages… Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 18 de Génération Tracteur.

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