Schlüter, la marque élitiste, a disparu au milieu des années 90, après avoir été la “Rolls” allemande des tracteurs. La marque a décliné peu à peu pour s’éteindre après de nombreux rebondissements financiers. À l’origine, Schlüter est un symbole de réussite bavaroise : ses tracteurs sont réputés parfaits et techniquement en avance sur leur temps. Schlüter est avant tout un motoriste qui s’est orienté progressivement vers le monde agricole. À la fin des années 70, Schlüter propose la gamme Super puis les Profi Trac qui sont les plus gros tracteurs construits en Europe occidentale. Leur particularité est d’être dotés de moteur à 8 cylindres en ligne pour les plus atypiques. En 1978 arrive le monstre Profi Trac 5000 TVL de 500 ch qui devait déboucher sur des contrats de vente, en particulier avec l’ex-Yougoslavie, mais ils ne sont pas au rendez-vous. Il en est de même pour les modèles de 350 ch sur lesquels Schlüter avait fondé beaucoup d’espoir. Le développement de ces tracteurs a coûté cher et le reste de la gamme est également historiquement très cher. Mais Anton Schlüter développe un nouveau concept plus raisonnable, mais tout aussi cher à concevoir et donc à l’achat : l’Euro Trac. Le constructeur est parti du constat que le relevage des tracteurs européens est de plus en plus utilisé avec des outils se complexifiant et nécessitant en permanence un bon équilibre des charges. Au lieu de jumeler ou déjumeler, mettre ou enlever des jeux de masses, l’idée directrice est de construire un tracteur d’un poids mesuré, équipé d’une masse frontale coulissante hydrauliquement permettant ainsi d’ajuster à la demande, et sans effort physique, l’équilibre du tracteur. La documentation que nous vous présentons aujourd’hui date de 1992, soit un an après le lancement de la gamme Euro Trac. La page de présentation est sobre, avec bien évidemment le logo cher à Schlüter, un ours, mais sans le slogan de la marque “Bärenstark” (fort comme un ours). En rouge, la couleur de la marque, le titre “La technique du tracteur de demain”. La photo montre un Euro Trac au travail avec un brabant à 6 socs. On retrouve une architecture proche de celle d’un MB trac avec 4 roues égales de grande dimension, une cabine centrale, et une forme particulière de capot. Mais ce n’est pas un capot, c’est la fameuse masse coulissante. En principe, Schlüter avait tous les atouts en main pour réussir, car la fin des MB Trac est annoncée et le marché pour ce type de tracteur spécial est sensé exister. Cependant, c’est une mauvaise vision du marché car, précisément, Mercedes arrête sa production qui décline et n’est plus rentable… Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 37 de Génération Tracteur.