Tractorama 5
Sale temps pour un mois de juin. Il fait triste ! Le vent qui souffle sur la plaine, fait vaciller dans un mouvement de vagues les blés mûrissants. La pluie qui tombe ne cesse d’éclabousser mon visage, accompagnant de concert les larmes qui inondent mes joues. C’est un fait, je ne le reverrai plus. Mon père a quitté cette bonne vieille terre et les siens, lui qui aimait tant sa campagne et cette nature, son village, son histoire et ces gens. Fervent défenseur d’un patrimoine tant agricole que campagnard, il n’aura pas survécu à ce dernier combat pour la vie. Bon nombre de projets d’avenir que nous avions en commun et une partie de cette passion pour notre terroir, auront ainsi été balayés trop tôt. Certes, la roue tourne, mais l’esprit patrimonial et l’idée de prolonger et de ne pas oublier son passé, comme celui des autres, demeurent encrés, comme pour nombre d’entre vous et depuis ma plus tendre enfance, au plus profond de mon coeur, aidé en cela par mes parents, mes grands- parents et une arrière grand-mère, qui furent les témoins privilégiés de différentes époques. Vous tous passionnés et collectionneurs, connaissez ce besoin et cette envie de préserver pour mieux sauvegarder et ainsi transmettre cette histoire, la vôtre, celle de vôtre famille ou des gens qui vous ont entourés et qui vous ont tant transmis. C’est d’abord et avant tout pour partager ces histoires et celles de son machinisme, mais aussi pour participer activement à la sauvegarde de cet imposant passé, que Tractorama est né il y a désormais un an. Plus que jamais « la revue du patrimoine agricole » s’engage de plus belle sur les chemins du vécu, mettant également en avant et en valeur ses témoins et ses machines.
Plus qu’un simple magazine, Tractorama partage et perpétue, grâce à vous et comme l’ont fait avant nous nos aînés, cette mémoire.
7,50€