De 1956 à 1968, du R50 au R6000, les cinq documentations que nous vous présentons racontent comment l’italien Landini, une des plus anciennes marques européennes de tracteurs, va se retrouver pris au piège de l’américain Massey Ferguson. Tout commence par un accord de fabrication sous licence des moteurs Perkins. Et en douze ans à peine, Massey imposera tous ses choix, stratégiques, économiques et technologiques à Landini. Témoins de cette évolution ces cinq tracteurs, choisis parmi les dernières icônes de la marque italienne.
Giovanni Landini est un pionnier du tracteur. Il naît &en 1859 à Scandiano en Italie dans la province Reggio d’Emilie. 1878, il s’installe non loin de là, à Fabbrico, et commence son apprentissage chez le forgeron-mécanicien local. En 1884, il ouvre son propre atelier spécialisé dans la réparation puis la vente des matériels utilisés par les nombreux viticulteurs de la région. De plus, Giovanni Landini s’intéresse aux locomobiles à vapeur et en propose à la location en même temps que d’autres machines agricoles comme des batteuses. Mais un autre domaine passionne notre pionnier italien : le moteur à boule chaude, qu’il découvre lors de sa visite en 1900 à l’Exposition agricole internationale de Paris. Sans plus attendre, Giovanni Landini décide de construire dans ses ateliers (qui ne cessent de s’agrandir) sa propre locomobile équipée d’un moteur à boule chaude basé sur celui d’un moteur Bolinder et des pièces venant de la maison Bosch. En 1910 les jeux sont faits : le premier moteur à boule chaude Landini fonctionne. C’est un monocylindre de 12 ch disponible bientôt en 35 ch. 1921 verra ces moteurs Landini montés sur des locomobiles. En 1924, Giovanni Landini décède mais son œuvre est reprise par ses trois fils avec le même dynamisme, d’ailleurs les ateliers Landini produisent plus de 200 moteurs par an. En 1925, l’entreprise, devenue Giovanni Landini & Figli, met au point son premier tracteur. C’est le 25/30 à moteur monocylindre diesel à boule chaude de 11 770 cm3 produit en série à partir de 1928 connu également sous l’appellation modèle 30 et très inspiré du Lanz Bulldog. Après avoir, en 1934, abandonné le refroidissement par bouillote pour adopter le thermosiphon avec radiateur, Landini produira une série d’autres modèles à boule chaude comprenant notamment le Vélite, le Super Vélite, le Buffalo, les L25, L35, L45 et L55. Mais au milieu des années 50, le vent du progrès souffle sur le monde du tracteur. Les modèles Landini à boule chaude ne se vendent plus bien ce qui créé des difficultés pour l’entreprise, et en 1956 Landini se convertit au moteur diesel. Pour cela, James Landini, seul fils de Giovanni restant en vie, conclut des accords avec Perkins Engines pour fabriquer sous licence des moteurs de cette marque. C’est ainsi que vont naître des tracteurs dont nous vous proposons la documentation des modèles les plus marquants : R25, R50, R3000, R4000 et R6000. La contrepartie de cet accord est l’ouverture en 1960 du capital au canadien Varity propriétaire de Massey Ferguson qui, dès 1959 avait racheté Perkins Engines. En 1963, la firme américaine impose tous ses choix à Landini. Mais l’histoire de la marque italienne est pleine de rebondissements. Si, à partir de 1986, les Landini sont distribués (en dehors de l’Europe) par la marque Massey ; en 1989, l’entreprise italienne est jugée manquant de rentabilité pour l’américain qui rétrocède 66% du capital de Landini à… Landini. Malgré cette liberté surveillée, la santé financière du constructeur italien ne s’améliore pas, et en 1994 le groupe Morra, futur groupe Argo, acquiert Landini. Seule consolation, la marque est maintenue tout comme la couleur bleue, témoin de son illustre passé, et est présente aujourd’hui sur de nombreux marchés du monde entier… Retrouvez l’intégralité de cet article dans le n°88 de Tractorama.
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