Les clichés que nous vous présentons datent du début des années 70 et ont été pris sur une ferme qui avait un gros quota de betteraves à la sucrerie d’Aiseray en Côte-d’Or. Deux agriculteurs de Chevigny les Bèze et Noiron sur Bèze, Jean Gérard, Bernard et André Marpaux, avaient le matériel de betteraves en Cuma et effectuaient les travaux ensemble. Nous sommes loin des intégrales de 500 ch d’aujourd’hui ! L’arrachage se réalisait en chantier décomposé avec une effeuilleuse traînée à 6 rangs SMC, suivie d’une arracheuse SMC. La culture de la betterave dans ces terres lourdes en chantier décomposé présentait l’avantage de laisser ressuyer les betteraves arrachées au moins une journée, ce qui diminuait sensiblement la tare terre. Le chargement se faisait généralement avec le Someca 550 de l’exploitation, tandis que le Som 40 H « crachait » ses vrais 45 chevaux sur l’effeuilleuse, tirante à la prise de force, mais moins tirante en adhérence. Quelques tours sur les vis de réglage des pompes à injection donnaient les chevaux supplémentaires ! L’arrachage, lui, était confié au tracteur le plus puissant de l’exploitation Gérard, le Someca 615 de 65 ch, qui, en bonnes conditions, s’acquittait bien de cette tâche gourmande en tirage. On voyait de temps à autre des arbres de roues casser, car les voies très larges imposées par l’interligne des betteraves sollicitaient ceux-ci, pourtant réputés indestructibles. Jean Gérard connaissait par coeur les réducteurs portiques des Som 40, 615, puis par la suite, des 670 et 750. Sur cette exploitation, on a même vu en 1973 sortir toutes les remorques de certains champs avec deux tracteurs par remorque (des 5 à 7 tonnes Nicolas ou Brimont sans portes automatiques), avec une tare terre qui frôlait les 70 %, soit sensiblement un tiers de betteraves pour deux tiers de terre. À la fin de cette époque héroïque, le plus gros tracteur révolutionnaire fut le 4020 John Deere, qui outre sa grande puissance avait une cabine !
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